Sept années en Chine. 1
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Après avoir parlé de l’esprit vénal des Chinois et rendu justice à leurs
bonnes qualités, nous devons encore ajouter pour être exacts que, sous
le rapport des mœurs, le dévergondage est y poussé en Chine à un excès
incroyable. Non- seulement ils ont un goût prononcé pour tout ce qui
peut enflammer leurs sens, mais j’ai assisté moi - même à des
représentations théâtrales telles qu’il me serait impossible d’en
essayer ta plus légère description. Cependant des femmes y assistaient
et en paraissaient même satisfaites ; on peut juger d’après cela à quel
point le manque des notions les plus élémentaires de moralité leur
manquent; en Europe les femmes de la dernière classe auraient détourné
leurs yeux d’un spectacle semblable. Lorsque les femmes vont au théâtre,
elles occupent des places particulières, tout près de la scène, et
séparées des autres par un rideau ; mais comme elles ont l’habitude de
s’asseoir toujours en avant, il est facile de les voir et de juger ce
qu’elles éprouvent par le jeu de leur physionomie. Il est rare que ces
femmes apprennent à lire et à écrire, et leurs occupations se bornent
aux ouvrages d’aiguille et à une soi - disant musique : ne pouvant donc
occuper leur esprit, elles passent le temps à jouer aux cartes ou aux
dominos, tandis que la pipe demeure constamment à leur bouche.