Mélanges Asiatiques. 2
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SUR QUELQUES NOUVELLES
TRADUITES DU CHINOIS.
L’AUTEUR du petit volume intitulé Nouvelles chinoises[1], est le mème
auquel on est redevable de la traduction de la comédie chinoise dont il
a été parlé dans l’article précédent. Après avoir appris le chinois à
Canton, M. Davis a profité du loisir que lui laissent les fonctions
qu’il remplit dans cette ville, pour mettre en anglais quelques-unes des
productions de la littérature légère des Chinois. Ses premiers essais en
ce genre ont été très-bien accueillis en Angleterre, et ils y ont reçu,
dans quelques recueils périodiques, des encouragemens auxquels on ne
pourrait qu’applaudir, si l’amour-propre national n’en eût quelquefois
exagéré l’expression jusqu’au ridicule. La traduction d’opuscules de
cette espèce demande la connaissance de la langue vulgaire, du style de
la conversation, des proverbes, des allusions aux coutumes, locales et
aux opinions populaires. Elle peut être faite plus facilement et plus
sûrement par un Européen qui vit au milieu des naturels, et qui peut
s’aider de leurs secours : voilà pour le mérite de leur auteur. Les
romans et le théâtre des Orientaux, particulièrement ceux des Chinois,
sont propres à jeter du jour sur ces coutumes et ces opinions; ce sont
des tableaux de muœrs qui ont un certain degré d’intérêt, meme aux yeux
des personnes graves. Telle est l’utilité de ces sortes de traductions,
et c’est aussi le motif qui nous a engagé à nous occuper de compositions
du même genre, et le point de vue qui nous dirigera, en consacrant
quelques pages à l’analyse de celles qu’a choisies M. Davis.
[1] Chinese Novels translated from the originals, to which are added
proverbs and moral maxims, etc.; by J. F. Davis. London, 1822, in-80.