La Chine, ou Description. 3

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La Chine, ou Description. 3
La Chine, ou Description générale des moeurs et des coutumes, du gouvernment, des lois, des réligions, des sciences, de la literature, des productions naturelles, des arts, des manufactures et du commerce de lempire Chinois
WF00008C
Western
French
John Francis Davis (1795-1890.0)
1:331-334
1837
Paris: Libraire de Paulin
Translation of Davis' The Chinese: a general description of the Empire of China and its inhabitants
Translated by Auguste Pichard (1815-1838)
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Toutes les maisons de quelque apparence ont trois portes d'entrée. Celle
du milieu ne s'ouvre que dans les grandes occasions ou pour recevoir des
hôtes illustres, tandis que les deux autres, plus petites, servent pour
tous les jours. Elles sont ornées des deux côtés de lanternes portant le
nom et le titre du propriétaire, de manière qu'on puisse les lire le
jour comme la nuit. Nous ne croyons pouvoir mieux faire, pour donner au
lecteur une idée exacte du sujet que nous traitons, que de citer le
passage suivant, extrait de la relation de sir G. Staunton.

« Ce palais était bâti sur le plan des habitations des mandarins de rang
supérieur; il formait un parallélogramme entouré d'un haut mur de
briques, dont l'extérieur offrait une surface unie, à l'exception d'un
des angles près duquel était placée la porte ouvrant sur une rue
étroite, et que l'on franchissait sans se douter qu'elle donnât accès à
une demeure somptueuse. Le mur dans toute sa longueur supportait un toit
en pente, dont l'extrémité inférieure reposait sur un autre mur
intérieur, parallèle au premier, et abritait une rangée d'appartements
destinés aux domestiques. Le reste de l'enceinte était subdivisé en
plusieurs cours quadrangulaires, de grandeurs différentes. Dans chaque
quadrangle étaient des constructions élevées sur des plates-formes de
granit et entourées d'une colonnade. Les colonnes étaient en bois et
avaient seize pieds de hauteur, autant de pouces de diamètre dans le
bas, et diminuant d'un sixième à l'extrémité supérieure; elles n'avaient
ni base, comme dans les ordres d'architecture grecque, ni chapiteaux, ni
entablement; elles étaient unies depuis le bout qui soutenait la
corniche jusqu'à celui qui reposait au milieu d'un creux taillé dans la
pierre pour le recevoir, et qui formait autour d'eux comme une espèce
d'anneau, dans le style toscan. Entre les colonnes étaient divers
ornements, sculptés sur bois, pouvant servir d'entablement, et dont la
couleur différait de celle des colonnes, lesquelles étaient rouges et
supportaient la partie du toit qui se projetait en saillie, formant une
courbe, relevée aux angles. Au moyen de ces colonnades, on pouvait
visiter à couvert toutes les parties de ces vastes édifices; le nombre
total des piliers n'était pas moindre de six cents.

» Un bâtiment élevé attenant au principal appartement réservé à
l'ambassadeur, servait tout à la fois de théâtre bourgeois et de salle
de concert; il était entouré d'une galerie pour les spectateurs, et
derrière se trouvaient plusieurs appartements particuliers. Toutes ces
constructions n'avaient qu'un étage, excepté celle où étaient situés les
appartements des femmes et qui s'élevait dans le quadrangle le plus
central. Le long de la facade régnait une salle haute avec des fenêtres
garnies de papier de Corée, au travers duquel les gens du dehors ne
pouvaient rien voir de ce qui se passait dans l'intérieur, Derrière
cette salle se trouvait une galerie haute d'environ dix pieds, qui
conduisait à diverses petites pièces éclairées seulement par la salle.
Les fenêtres intérieures étaient en gaze de soie ornée de fleurs, de
fruits, d'oiseaux et d'insectes exécutés à l'aiguille. A cette partie du
bâtiment était spécialement affectée une petite cour avec des cuisines.

» Dans l'un des quadrangles extérieurs était une pièce d'eau au milieu
de laquelle s'élevait une chambre de pierre qui avait exactement la
forme d'une des barques couvertes du pays. Dans d'autres quadrangles, on
voyait des plantations d'arbres, et dans le plus grand, un amas de
rochers amoncelés d'une manière pittoresque; puis, un peu plus loin, un
jardin en miniature qui ne paraissait pas avoir été fini. »