La Chine, ou Description. 2

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La Chine, ou Description. 2
La Chine, ou Description générale des moeurs et des coutumes, du gouvernment, des lois, des réligions, des sciences, de la literature, des productions naturelles, des arts, des manufactures et du commerce de lempire Chinois
WF00008B
Western
French
John Francis Davis (1795-1890.0)
1:300-301
1837
Paris: Libraire de Paulin
Translation of Davis' The Chinese: a general description of the Empire of China and its inhabitants
Translated by Auguste Pichard (1815-1838)
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Page 2

« A l’autre bout de la salle, de manièreà être vus de tous les convives
dedroite et degauche, avaient lieules divertissements dramatiques; la
musique était infernale, et le bruit horrible des gongs qui se faisait
entendre par intervalles auraitpu réveiller Satan et seslégions de leur
sommeil sur le lac sulfureux. Plusieurs monstres pyrotechniques, jetant
feu et flamme, figuraient parmi les personnages; mais la meilleure
partie des exercices fut sans contredit le tourbillon exécuté par un
seul homme qui déploya dans ce tour une agilité vraiment merveilleuse.
Faisant un bond, il s’élança le corps penché en arrière, et continua
sans toucher le sol à tourner de cette manière avec une vélocité telle
que l’on ne pouvait distinguer sa tête de ses pieds, qui formaient les
extrémités du cercle dont ses membres avaient pris la forme. »

Quand on invite quelqu’un à une fête particulière, on lui envoie quelque
temps à l’avance une carte de couleur cramoisie indiquant le jour fixé,
et par laquelle l’hôte est prié d’accorder « l’illumination de sa
présence. » L’arrangement des tables est le même que celui que nous
avons décrit, et les convives sont assis, deux par deux, à chaque table,
de manière à voir ce qui se passe sur la scène. Le matériel du dîner est
à peu près conforme à celui que l’on connaît ; mais avant que l’on ait
touché à ce qui a été servi , l’amphytrion se lève, boit à la santé de
ses hôtes, et les invite ensuite à entamer les plats qui sont devant
eux. Vers la fin du repas, tous les convives se lèvent à la fois et
boivent à leur tour à la santé de leur hôte. Avant que les
divertissements dramatiques aient commencé, un des acteurs présente au
principal convive une liste d’environ cinquante ou soixante pièces,
qu'ils possèdent toutes si bien qu'ils peuvent jouer à l'instant celle
qu'on leur désigne. Il n'y a point de décoration; on laisse le champ
libre à l'imagination du spectateur. Les costumes sont cependant
magnifiques, surtout dans les pièces tirées de l'histoire ancienne. La
seule chose que l'on puisse critiquer sincèrement est le tapage affreux
fait par les instruments de musique et les gongs, dans les scènes
représentant des batailles ou des événements tragiques.

Les femmes de l'amphytrion, qui ne peuvent prendre part au banquet,
regardent ce qui se passe, sur la scène à travers un treillis, et
invitent leurs amies à partager cette récréation. Nous parlerons en son
lieu du Théâtre des Chinois; mais nous pouvons dire ici en passant que
la danse leur est presque entièrement inconnue, soit sur, soit hors la
scène. Dans une circonstance, nous vîmes, il est vrai, deux enfants,
richement habillés, exécuter au milieu de l'espace compris entre les
rangées de tables une espèce de menuet, consistant en une figure à
mesure fort lente, accompagnée d'un mouvement desbras et de la tête qui
n'était pas dépourvu d'une certaine grâce.